Chapitre 3 : Jalousie
PDV Kristen :
Je me levais tôt, par habitude. Je savais que le travail et le tournage devaient reprendre. Il fallait donc que je sois prête assez tôt. Vers 6 h 15, Rob vint toquer à ma porte. Comme tous les jours, nous allions sur le lieu de tournage ensemble, sans nous soucier de rien, le plus souvent en voiture. Sur la route, Rob m’annonça que nous ne tournerions pas la « scène du Baiser » aujourd’hui car Catherine avait apparemment d’autres priorités.
(…)
Aujourd’hui nous tournions au lycée de Forks. Au lieu de tourner la rencontre avec les Cullen Catherine avait changé le programme. Maintenant, nous devions tourner la scène finale du film : Edward et Bella au bal de fin d’année.
Tout le monde était présent. Taylor, Anna, Christian, Nikki… Ils étaient là pour nous soutenir dans toutes nos scènes J. Nikki, en tant que meilleure amie, me soutenait toujours. Elle pense qu’elle se doit d’être présente à chacune de mes scènes ! Franchement, ça ne me dérangeait pas…
Voilà notre fameuse réalisatrice. Elle va nous expliquer le programme de la journée.
Catherine : Alors tout le monde, vous m’écoutez ! D’abord les figurants, vous passerez chez Wendy, notre chef costumière et chez la maquilleuse ensuite. Quant à Taylor, Anna, Christian, Michael et Gregory ainsi que Justin, vous allez d’abord allez chez Mary Ann, la coiffeuse. Rob, Kristen et la famille Cullen, vous allez voir James Lin et vous m’attendez. Il faut qu’on parle de quelques petits détails… Mélissa ! Tu peux venir deux petites secondes ?
Mélissa (au loin) : J’arriiiiiiive !
Catherine : …Et où sont passés Eliot et Gene !? J’ai besoin d’eux là !...
Personnellement, Catherine Hardwicke me fascine. Comment fait-elle pour gérer tout ça ?! Je suis vraiment impressionnée, elle doit faire attention à tout ! Comme quoi, le métier de réalisatrice n’est pas facile !
Nous allâmes voir James Lin, le régisseur d’extérieur. C’est lui qui nous indique comment se placer sur le plateau et à quel moment… En fait, il s’occupe surtout des « objets jouant dans une scène »… C’est un peu compliqué, je vous l’accorde. Même moi je n’ai pas tout à fait compris ce métier. Catherine arriva après avoir demandé quelques indications sur le scénario à Mélissa.
Catherine : Alors on fait comme d’habitude, on tourne la scène en entier et si possible en une seule prise ! Vous savez ce que vous devez faire et dire ?
Nous tous : OUI.
Catherine : Bon, ok. Alors maintenant tous chez la coiffeuse, la maquilleuse et la costumière. En piste !
C’est alors qu’Ashley, Nikki et moi allâmes chez Mary Ann, la coiffeuse de manière à être « présentables » pour le bal. A peu près présentable car moi je dois porter le plâtre de Bella L. En plus, se faire coiffé était beaucoup plus long pour nous que pour les garçons. En attendant, Robert, Kellan et Jackson allèrent au maquillage. Il fallait 45 minutes à Jeanne et ses assistantes pour leur donner ce teint pâle et vampirique et tout ça rien qu’avec du fond-de-teint, du crayon et un anticerne ! C’est tout bonnement magique !
(…)
Catherine : Tout le monde en place !
Les figurants s’installèrent et commencèrent à discuter… et à danser, enfin tenter de se comporter normalement à une soirée. Une sorte de répétition avant « ACTION ! ». Les filles et moi étions prêtes et attendions les acteurs manquants. Rob, Kellan et Jackson passèrent l’entrée quelques instants après.
Ashley (à Nikki) : Ouah ! Jackson est un vampire très sexy…
Nikki (en riant) : Toi, tu as un faible pour lui !
Moi : Non, elle a raison. En même temps, tous les vampires sont beaux et séduisants.
Ashley : Ah, merci Kristen. Au moins toi tu me soutiens.
Je lançais un regard complice à Nikki. Ashley le remarqua.
Ashley : Quoi ?!
Nikki s’esclaffa et je m’empressais de répondre à Ashley pour me moquer d’elle.
Moi : Je ne pensais pas un mot de ce que j’ai dit. Tu craques littéralement pour Jackson et ça se voit !
Je me mis à rire et Nikki suivit. C’est à ce moment-là que les garçons se pointèrent. Ils nous posèrent un tas de questions sur les raisons de notre fou-rire et Ashley était devenue toute rouge en voyant Jackson. C’était tellement drôle !
Catherine : Bon, vous les Cullen irez sur la piste de danse ! Bella et Edward à l’entrée du gymnase ! Tout le monde en place !
Rob et moi nous dirigeâmes vers l’entrée du gymnase. Il me prit par la main comme à l’accoutumée entre Edward et Bella (il fallait que ça face assez réel tout de même). La scène fut tournée en 2 prises seulement. Les gens se sentaient à l’aise malgré les caméras. C’est vrai qu’il est difficile de se « comporter normalement » à une soirée de lycée filmée…
(…)
Jeanne me faisait une dernière retouche maquillage pour la scène suivante : le « slow d’Edward et Bella ».
Catherine : Bon, on va jouer la scène une première fois en entier, ok ?
Rob et moi : OK.
Catherine : Oh ! Je tiens à préciser que vous allez devoir danser sur une plateforme tournante alors… si vous voulez tester avant, il n’y a pas de problème. Ne vous en faites pas, je vous dirai quand on la mettra en mouvement.
Sur ce point, il fallait mieux être au courant parce que mon sens de l’équilibre laisse un peu à désirer. Un petit détail me turlupinait en revanche…
Moi : Dis-moi Catherine. Ca ne te dérange pas que je mette de la musique histoire qu’on ne danse pas dans le vide ?
Catherine : Comme vous voulez. Tu as apporté quelque chose ?
Moi : Oui, bien sûr. J’adore cette chanson. Il y a un lecteur CD quelque part ?
Eliot (me montrant une mini chaine du doigt) : Tiens, là !
J’insérai le CD dans le lecteur et le mis en route. Je sélectionnai la plage et la musique démarra.
(…)
Eliot : Ca tourne !
Catherine : ACTION !
Rob et moi montâmes les escaliers du kiosque en nous tenant la main. Trois couples de figurants dansaient déjà et la caméra (ou plutôt les caméras) suivait les mouvements.
Edward : Bon tu es partante ?
Bella (surprise) : T’es sérieux ?
Edward (souriant) : Il faut bien qu’on se lance.
Rob prit ma main droite dans sa main gauche et me souleva de façon à me poser sur ses pieds. J’avais l’air d’être légère comme une plume dans ses bras. J’avais poussé un soupir à cause de ce contact rapproché. Cela avait étiré un large sourire sur le visage de Rob. Il se mit à « danser ». Notre soi-disante danse ressemblait plus à des mouvements de pingouins… malgré mon poids, Rob arrivait très bien à bouger. Nous nous fixions avec intensité. Nous n’avions pas de mal à nous regarder droit dans les yeux contrairement à d’autres acteurs qui se seraient sentis gênés. Remarque, depuis la pré-production, Rob et moi nous étions pas mal rapprochés. Je le connaissais bien. Très bien même. Je le considérais comme l’un de mes amis les plus proches.
Edward : Tu vois, tu danses…
Bella : Et… au bal.
Les figurants quittèrent le kiosque. La 2ème caméra filmait de loin, la 1ère filmait du bord du kiosque tandis que la 3ème était chargée des gros plans.
Catherine : COUPEZ ! Rob, Kris vous allez essayer la plaque tournante. Je ne garantis pas que tenir dessus sera simple mais bon… Vas-y Richard ! Mets en route !
Richard Kidd était le responsable des effets visuels sur le plateau. Autant dire qu’il est tout le temps présent et qu’il s’occupe beaucoup de certains effets « spéciaux » durant le tournage.
Le rond central du kiosque se mit à tourner, doucement. Enfin, ça en avait l’air. Je fus la première à me placer sur la plateforme. Je voulais être la première à tester malgré mon manque d’équilibre. Rob me rejoignit d’un petit saut.
Catherine : Ralentis un peu le mouvement s’il te plait !... Ok, c’est bon.
Rob et moi avions réussi à tenir debout, en riant presque à en tomber par terre mais nous y parvenions.
Catherine : Bon, les jeunes on tourne une 1ère fois cette petite prise et on verra ce que ça donne avec la plateforme à la caméra, ok ?
Rob et moi : D’accord.
Catherine (à Eliot) : T’es prêt ?
Eliot : Ca tourne !
Catherine : et… ACTION !
Rob et moi nous remîmes à danser pendant que les figurants quittaient le plateau du kiosque. La plaque se mit à tourner…
Bella : Pourquoi m’as-tu sauvée ? Si tu avais laissé le venin agir, je serai comme toi maintenant.
Edward : Tu ne sais pas ce que tu dis… ce n’est pas ce que tu veux.
Bella (insistante) : Je te veux toi… à jamais.
Edward (après un temps) : Jamais je n’accepterai d’abréger ta vie.
Bella : La mort est là, tout près ! Je meurs un peu à chaque seconde. Je vieillis !
Rob avait l’air déchiré. Il annonça sa réplique suivante presque en chuchotant… J’en avais presque mal pour lui… enfin pour Edward.
Edward : C’est normal ça doit se passer comme ça…
Rob avait un visage emprunt de douleur. Les lentilles dorées n’avaient pas tellement l’air de le gêner. Ca renforçait même ses expressions et ses réactions. Il avait quand même fallu qu’il s’habitue à ses lentilles. Ce visage de marbre me donnait envie de pleurer. J’avais une boule dans la gorge et les larmes aux yeux lorsque ma réplique arriva.
Bella : Alice m’a vu transformée, ça devait…
Edward (me coupa) : …Ses visions sont changeantes…
Bella (catégorique) : …Selon ce que les gens ont décidé ! J’ai décidé.
Edward (avec tristesse) : Alors ton rêve se résume à ça… devenir un monstre…
Bella : Je rêve d’être éternellement à tes cotés…
A cet instant, je plongeai mon regard dans celui de Rob. Je ne savais pas ce que ça rendrait à la caméra mais l’intensité avec laquelle nous nous fixions l’un l’autre m’amenait à me demander si nous jouions vraiment. J’en avais presque oublié les caméras…
Edward : Eternellement…
Quelle voix ! Mais comment faisait-il ? C’était incroyable. Dès qu’il venait sur le plateau, Rob se transformait. Il devenait Edward.
Il passa sa main sur ma joue. Cela suffit à me donner des frissons en plus, il faisait frisquet dehors. Je ne quittai pas ses yeux. Je ne le pouvais pas. Imaginez deux magnifiques yeux dorés vous fixer, comme vous hypnotiser. Ce regard ambre luisant et brillant de doute. Cela me faisait penser à un moment particulier que Stephenie avait écrit dans le livre : Edward et Bella sont au restaurant La Bella Italia à Port Angeles…
« - Je t’assure que je ne suis pas sous le choc, protestais-je.
- Tu devrais. N’importe quel être normalement constitué le serait. Tu n’as même pas l’air ébranlée.
Il paraissait troublé. Il plongea ses pupilles dans les miennes, et je vis combien elles étaient lumineuses, plus lumineuses que jamais, caramel doré. »
Fascination, Chapitre 8 ; Port Angeles
Oui c’était parfait pour décrire cet instant précis. Il me pencha délicatement en arrière. Il approcha son visage de mon cou.
Edward (dans un souffle) : Es-tu certaine d’être prête ?
Je voulais que mon ton soit assuré mais en même temps, j’étais forcée d’admettre que le venin de vampire n’était pas très agréable à supporter pour Bella. Mon ton eu l’air assez peu sûr de lui-même si la volonté de Bella à passer le restant de ses jours avec Edward était plus forte que tout.
Bella : Oui.
Rob commença à avancer sa bouche au plus près de mon cou… Je regardais le plafond puis me résolvais à fermer les yeux en pensant au contact glacé des lèvres d’Edward sur la peau de Bella, ma peau.
Catherine : Bon, COUPEZ ! C’est ok ! On va voir ce que ça donne à l’image. Si ça ne va pas, on refera surement une prise et on continuera avec la scène suivante.
Rob et moi quittâmes le plateau en discutant de la scène suivante. Depuis que lui et moi nous étions rencontrés, toute l’équipe de tournage nous regardait et ils parlaient souvent de nous. Nous avions entendu Catherine une fois qui disait : « Depuis la distribution des rôles et le casting final, ils n’arrêtent pas de parler d’Amour Impossible et de Vampires ! ». Cela nous faisait beaucoup rire…
Moi : Alors… comment comptes-tu t’y prendre pour la prise suivante ?
Rob : Pour une fois, je sais ce que je dois faire : Edward est toujours dans le même état d’esprit. Il s’inquiète pour Bella et refuse catégoriquement de procéder à sa transformation. Il se sent frustré de savoir qu’elle désire cette vie…
Moi : …Pourquoi refuse-t-il de lui accorder ça ? Ne me dis surtout pas que c’est pour une raison religieuse s’il te plait !? Donne-moi une bonne raison !
Rob : Vouloir protéger son âme est déjà une bonne raison !
Moi : Non, il veut protéger la vertu de Bella ! Ce n’est pas une ASSEZ BONNE raison ! Qu’est-ce que tu aurais fait, toi ? Pourquoi aurais-tu refusé ?
Rob : Imagine que je sois un réel danger pour toi, je n’ai pas forcément envie de t’attirer des ennuis et surtout pas à cause de moi !
Moi : Je n’ai jamais dit qu’on parlait de moi mais de Bella…
Rob (soudain gêné) : Euh… à supposer que ce soit toi, je ne voudrais pas que tu aies des problèmes de toute façon…
Moi : D’accord… mais je me moque de tout ça. Si c’est avec toi que je veux être, imaginons, et que le reste m’importerais peu…
Rob (soupirant) : Tu m’étonne qu’Edward perde les pédales avec Bella ! Tu sais pourquoi il refuse ?! Tout simplement parce qu’il ne veut pas la tuer ! Il ne veut pas qu’elle risque sa vie par simple envie d’être avec lui !...
Moi : Mais je t’ai dit qu’elle s’en moquait…
Rob (me coupant) : Ca non plus ce n’est pas une raison !
Moi (avec conviction) : Si la raison était qu’elle l’aime et qu’elle voulait passer le restant de ses jours avec lui car elle se sent incapable de vivre sans lui !
Rob (exaspéré) : Je crois que le dicton « l’Amour rend aveugle » est fondé cette fois…
Rob, en ayant surement marre de donner des explications sur une discussion qui, selon lui, n’en valait pas la peine, commençait à s’éloigner. Je tenais cependant à défendre l’opinion de Bella et je ne laisserais surement pas ce débat en suspend ! Je le rattrapais par la manche.
Moi : Tu te rappelles de l’une de mes répliques : « Je préfère mourir qu’être loin de toi. » ? Et bien voilà, elle veut TOUT dire !
Rob : Qu’est-ce que tu peux être têtue !
Moi : Ce n’est pas moi qui suis têtue, c’est Bella !
Rob s’esclaffa. Il se moquait de moi, c’était évident. Mes réactions le faisaient souvent rire.
Rob (en riant) : Regarde-moi ça ! Tu accuses un personnage fictif en plus !
Moi : Mais…
Ne trouvant rien à répliquer, je restais bouche bée. Je m’étais encore fait avoir ! J’avais tendance à trop parler avec Rob ! La crise de fou-rire lui passa. Je fronçais les sourcils, réfléchissant à comment replacer le sujet, sans rabattre une honte impitoyable sur moi quand Rob fit une petite remarque…
Rob : Tu sais, si tu veux avoir une bonne raison pour laquelle Edward ne veut pas transformer Bella, dis-toi que c’est peut-être justement parce qu’il l’aime…
Sur ce, j’allais répliquer… mais que répondre à ça ? C’est alors que Catherine me fit redescendre sur terre en nous appelant pour la prise suivante.
Catherine : Bon, c’est reparti ! On tourne la prise finale. Il faut qu’elle soit parfaite !
Rob et moi (ainsi que les figurants) nous remîmes à la place que nous occupions avant de couper. Il me prit dans ses bras et me pencha en arrière…
Moi : Tu n’en as pas marre de me porter ?!
Rob : C’est un vrai plaisir de porter une plume !
Je rougissais. Merci du compliment… Il le remarque et un grand sourire s’étira sur son visage, je lui donnai une tape sur le bras pour qu’il se reconcentre. Il m’envoya un regard signifiant la même chose.
Eliot : Ca tourne !
Catherine : Action !
Rob commença à approcher ses lèvres de mon cou. Je ne regardai que le plafond du kiosque avec toutes les lumières qui flottaient au dessus de moi. Je fermais les yeux. Je pensais à Bella : fille banale à la vie tranquille qui basculait d’un coup avec la rencontre du bel Edward. Elle désirait une vie qui, selon lui, était l’Enfer. Tout ce qui l’importait à elle était de rester aux côtés d’Edward, malgré tous les risques que cela comportait… Bella risquait sa vie pour être avec lui, l’Amour de sa Vie.
Le frisson que me provoqua le souffle de Rob dans mon cou, me tira de mes pensées. Il m’embrassa délicatement. J’avalais presque ma salive de travers car ses lèvres étaient froides à cause de la température extérieure. Je rouvrais les yeux. Il planta son regard doré dans le mien et dit d’un ton suppliant, malgré son sourire en coin craquant. J’avais vraiment l’impression de faire face à un ange quelques fois, ce que je me gardais de lui avouer bien sûr...
Edward : Ne pourrais-tu te satisfaire d’une longue vie heureuse et harmonieuse avec moi ?
Il me releva. Jusque là, je n’avais pas senti que sa main était posée le long de ma joue. Je marquais une pause en affichant un air de déception.
Bella : Si,…si, pour l’instant.
Rob secoua la tête l’air de vouloir accuser ma ténacité. J’étais une vraie tête de mule. Enfin, Bella l’était…
Catherine : COUPEZ ! C’est très bien ! Vous avez 15 minutes de pause pour casser la croûte.
Rob et moi quittâmes le plateau pour aller au « réfectoire » : il y avait une grande tante installée à 200 mètres du plateau. Quand nous entrâmes, en discutant de tout et de rien, Nikki vint nous accueillir à bras ouverts.
Nikki (enthousiaste) : Ah ! Vous êtes là ! Alors, comment ça s’est passé ?
Rob et moi : Comme d’habitude…
Nous nous regardâmes d’un œil complice. Nikki sourit. Elle adorait nous voir ensemble et nous on adorait l’avoir avec nous. Nous lui expliquâmes en détail comment s’était déroulée la scène pendant que nous prenions un plateau pour aller manger. Ce n’est que lorsque nous nous assîmes que je me rendis compte qu’il y avait du monde. Nous évoquâmes la sortie de la veille sans nous soucier des photos que prenait Eliot, toujours accroché à son appareil pour immortaliser le moindre souvenir de tournage. La pause passa très vite.
Rob et moi retournâmes sur le plateau. Nous devions tourner la fin de la scène et Catherine n’attendrait probablement pas. Nous avions déjà tenté de tourner la scène mais le mauvais temps avait tout gâché. Pour le peu de soleil que nous avions, l’Oregon n’est pas l’Etat rêvé pour tourner des scènes ensoleillées. Rob et moi nous remîmes en place après avoir reçu les indications de Catherine. Il fallait bien évidemment que nous tournions la scène rapidement. Nous avions tenté de la tourner une première fois. Cela n’avait pris que 10 minutes.
Catherine : Je suis désolée mais le placement de la caméra ne va pas. On va tout re-régler si tu veux bien Eliot…
Eliot : Pas de problème !
Rob et moi en profitâmes pour discuter.
Rob : Tu savais que Nikki avait prévu qu’on aille dans un bar pour notre dernière soirée avant que tu partes ?
Moi : Ah ! J’avais oublié que je partais demain… mais c’est sympa pour la soirée !
Rob : De rien.
Je me rappelais malheureusement que je devais partir demain à 11 h pour prendre l’avion à 12 h à l’aéroport international de Portland en direction de Los Angeles. Je ne comptais pas les heures d’avions et je repartais le vendredi soir de la semaine suivante.
Rob (me rassurant) : Ne t’en fais pas ! Après tout, tu ne pars qu’une semaine.
Moi (le coupant) : Je pars 4 jours !
Rob : Oui, c’est plus court. On va te manquer tant que ça !
Moi (faisant la tête de chien battu) : Ouiiii…
Rob rit.
Au bout de quelques minutes, je le surpris à me dévisager avec une insistance dont je n’avais pas l’habitude.
Moi : Quoi ?!
Rob (gêné) : Non, rien… C’est juste que… tout à l’heure, quand on tournait la scène avant de manger, tu avais l’air… pensive, un peu distraite…
Je détestais qu’il devine mes réaction… je décidai de faire diversion.
Moi (faussement surprise) : Ah bon ! Quand ça ?
Rob : Après que j’ai dit « Eternellement… ».
Moi (hésitante) : Ah ! Mais non… Pas du tout !
Rob : Si.
C’en était fini de moi. J’étais bien obligée de lui dire la vérité même si je savais très bien mentir. De plus, je ressentais une étrange obligation de lui dire la raison de ma « distraction » de tout à l’heure.
Moi (timidement) : Et bien… disons que je pensais… à Edward…
Rob : Ah ! Tu m’expliques ?
Moi (m’emmêlant un peu les pinceaux) : Ben en fait, c’est à toi que je pensais.
Rob : ^_^
Moi (devenant rouge) : C’est ton regard… Je trouve que les lentilles te vont bien... je veux dire… que naturellement, tu as les yeux bleus-verts et c’est très beau mais les lentilles dorées s’accordent avec tes cheveux et ton visage…
Il me laissait patauger. Je stoppais mais idioties pour finalement terminer la dessus :
Moi : …Enfin bref, tu es beau.
Rob me fit l’honneur d’un sourire à couper le souffle. Je baissai les yeux, gênée. J’avais chaud et le rouge de mes joues devait se voir plus que nécessaire. Il s’approcha de moi et je levai les yeux vers lui. Il souleva mon menton d’un doigt. Il avait l’air attendris…
Rob (en souriant) : Tu devrais arrêter de dire des sottises pareilles !
Je ne sus que répondre. Je battais des paupières, désorientée. Catherine nous rappela pour que nous nous remettions au travail. Je suivis Rob jusqu’au plateau sans prononcer un mot. Nous nous installâmes de nouveau. Tout cela me paru flou jusqu’à ce que j’entende le mot « ACTION ». Je me reconcentrai pour jouer la scène. Vous allez me dire que ce n’est pas compliqué, vous n’avez qu’à vous embrasser et c’est fini ! En revanche, ce n’est pas aussi simple. Les émotions des personnages ne sont pas les mêmes que les votre !
Rob ferma les yeux et se pencha vers moi. Il colla son front au mien. Sa main gauche enserrait ma taille et la droite était sur ma joue, froide. Je le regardai, son visage posé sur le mien. Je ne cessais d’apprécier ses traits jusqu’à ce que ses lèvres touchent les miennes. Même si ce n’était qu’un petit baiser, court, durant lequel ses lèvres m’effleuraient à peine, ça restait un baiser : pour Edward et Bella, c’était compliqué. Je sentis un froid me traverser, j’avais des frissons. Le baiser devait être naturel, sans plus. Edward et Bella s’aimaient. La sensation de froid m’empêcha de me concentrer… Soudain, tout s’arrêta.
Catherine : COUPEZ ! Ca ira, c’est dans la boîte !
Rob me lâcha. Je me sentais perdue, comme si j’avais manqué quelque chose. J’avais l’impression d’avoir été absente un moment. Je n’avais pas ressenti ça depuis mon premier baiser de cinéma devant une caméra. Je me sentis bête.
Rob : Kristen ?! On peut y aller. Catherine dit que nous avons fini, on peut aller se changer. Kris, ça va ?!
Moi (revenant peu à peu à la réalité) : Euh… oui, ça va. On a déjà fini ?!
Rob : Oui, je viens de te le dire et il est quand même 18 h.
Rob me regardait, interloqué. Je retrouvais un air à peu près normal et nous nous dirigeâmes vers nos caravanes.
(…)
Je sortais de ma caravane vêtue d’un jean, d’un T-shirt prune à col en V et d’un gilet noir. J’optai cependant pour prendre un manteau car il faisait frisquet.
J’aperçus Nikki au loin qui me héla.
Nikki : Hey Kris ! Tu viens avec nous pour une petite soirée ? Jackson, Ashley, Kellan, Robert et moi avons décidé d’en profiter un peu avant que tu partes.
Moi : Bon, si vous voulez.
Nikki : Et puis, c’est mieux d’être avec nous, non ?
Moi : Evidemment !
Je rejoignais le groupe déjà monté dans la voiture. Kellan était au volant, Nikki à côté de lui. Rob, Jackson et Ashley étaient à l’arrière. Je montai avec eux. Je ne sais pas vous mais je trouve que nous sortons souvent en ce moment !
(…)