Chapitre 8 : Fantasmes (suite)

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the uptown billards club 

Un petit restaurant de Portland. Je devrais plutôt dire un bar. Nous étions tous réunis pour la soirée (mis à part Catherine qui devait surement encore travailler le script), discussions et plaisanteries se dispersant dans la pièce. Comme à l'accoutumée, le nombre de personnes étonnait autant le barman que le gérant. Nous étions assis à une table dans un coin histoire de ne pas trop nous faire remarquer et regardions les photos prises par Eliot sur le tournage. Certaines faisaient sourire, d'autres généraient un sentiment de nostalgie. Bien sûr, Eliot avait pris pas mal de moments embarrassants, au grand malheur de certains (je pensais à Rob plus particulièrement). Évidemment, tous les sujets de conversation étaient bon à prendre.

 

Je décidai à un moment d'aller prendre un verre au bar. Rob m'accompagna. Nous nous assîmes en attendant la commande. Pendant quelques minutes, je ne pus m'empêcher de le fixer. Je tentais d'être discrète. Ses yeux étaient rivés sur le bois constituant le bar. A croire qu'il essayait de deviner sa composition. A quoi pensait-il ? Pourquoi être aussi distrait ? Il soupira, le regard toujours aussi vague. J'avais envie de savoir ce qui n'allait pas. Cette semaine, j'avais plutôt aspiré à garder mes distances avec Rob sachant que Nikki m'avait emmené et me ramené toute la semaine. Je tentais tout de même de ne pas trop le lui montrer. S'en était-il rendu compte ? J'espérais bien que non. Depuis notre « conversation » dans la voiture, je n'osais que trop l'approcher pour éviter de faire une bêtise supplémentaire.

 

Soudain, il leva les yeux vers moi. Nos regards s'accrochèrent. Je tentais de garder une expression égale mais cela fut plus difficile que je le pensais. Ce baiser auquel j'avais constamment penser toute la semaine, me revenait en tête brusquement. Une vision se projeta mais je décidais tant bien que mal de ne pas y prêter attention. Il m'étais compliqué de soutenir son regard. Plus je me noyais dans l'émeraude de ses yeux, plus la tentation de l'embrasser devenait forte. Au bout d'une minute insupportable, je baissai les yeux. Rob continua de me fixer. Cela me mit mal à l'aise.

Moi (gênée) : Quoi ?

Rob : Je me demandais si tu avais un problème avec moi ces temps-ci.

 

Alors il l'avait remarqué. Bien sûr ! C'est Rob, pas un type stupide et sans cervelle. Enfer et damnation ! Comment faisait-il pour être aussi attentif à mes réactions ? Question idiote et réponse évidente. J'optai cependant pour le mensonge pour éloigner ses soupçons.

 

Moi : Non, pas du tout.

Rob (pas dupe) : Alors pourquoi ai-je l'impression que tu m'évites ?

 

Sur ce, il marquait un point. Quelle excuse allais-je lui donner cette fois ?

 

Moi : Ce n'est qu'une impression.

 

Rob ne rétorqua rien mais afficha un sourire ironique. Je lui mentais et il le savait. Il fallait que je trouve un sujet de conversation pour éloigner l'orage menaçant d'éclater qui planait au-dessus de nos têtes. Rob me devança, relançant le débat.

 

Rob : Tu sais, s'il y a quelque chose qui te tracasse, tu peux toujours m'en parler. Même si c'est pour me faire un reproche.

 

Pourquoi fallait-il toujours qu'il rejette la faute sur lui ? Il fallait que je trouve un moyen de lui expliquer indirectement.

 

Moi : Ben, en fait, je voulais te parler de quelque chose.

 

Je décidai de travestir la réalité. En ce sens, je ne lui mentais pas vraiment.

 

Moi : Ça ne me concerne pas vraiment en fait mais j'ai une amie qui a un souci relationnel.

 

Rob s'esclaffa. Je me surpris à sourire aussi, en réponse à sa soudaine bonne humeur. Cependant, il n'avait pas rit pour rien.

 

Rob : Je ne suis pas sûr d'être de bon conseil pour ça.

 

 

Moi : Je veux juste te demander ton avis.

 

Rob : Bon, très bien... même si je ne suis pas persuadé que mon avis te soit d'une grande utilité.



 

Son manque excessif de confiance en soi avait tendance à m'énerver au plus haut point car selon moi, il n'avait pas lieu d'être. Ce défaut m'attendrissait désormais. En réalité, j'adorais ce manque d'estime que Rob avait envers sa personne. Voilà une des choses qui m'avait faite « craquer », si je puis dire. Revenons à mon sujet...

 

Moi : Jenny, mon amie, a un petit faible pour un garçon de sa classe de bio, c'est ce qu'elle dit mais je crois qu'elle l'aime plus que ça. Le problème est qu'elle a un petit-ami et ne veut pas le blesser, elle n'est plus très sûre de ce qu'elle ressent ni pour l'un ni pour l'autre.

 

Rob prit un temps de réflexion. Apparemment, il n'avait fait aucun rapprochement entre mon « amie » et moi.

 

Rob : D'accord. Commençons par la base. Est-ce qu'elle connait le garçon de son cours de bio...

Moi (automatiquement) : Nick.

Rob : Ok. Est-ce qu'elle lui parle ou... ?

Moi : Oui. Apparemment, ils s'entendent très bien et c'est un garçon adorable d'après elle.

 

Je n'avais pas insisté sur l'adjectif « adorable » qui me paraissait insuffisant. J'appuyais chaque argument en me référant à mon amie. N'en faisais-je pas trop ? Allait-il réaliser à quel point cette amie me ressemblait ? J'espérais bien que non.

 

Rob : Pense-t-elle que Nick serait bien pour elle ? Mieux que son petit-ami, j'entends.

 

Je hochai la tête, jouant la désinvolte.

 

Rob : Dans ce cas, je crois qu'il vaudrait mieux qu'elle pèse le pour et le contre . Elle doit murement réfléchir avant de prendre sa décision. Et que pense Nick d'elle ?

Moi : Et bien, elle ne sais pas trop. Son comportement l'amène à se poser des questions.

Rob : Je pense qu'elle devrait lui parler, qu'elle lui explique ce qu'elle ressent. Je ne vois que ça. Après tout, n'est-ce pas l'intéressé qui est le plus apte à l'aider ?

 

La réponse sautait aux yeux. « La situation est bien plus compliquée que ça, tu le sais... ».

 

Moi : Tu as probablement raison. Nikki m'avait dit la même chose.

Rob (se moquant de lui-même) : Tu vois, je t'avais dit que mon point de vue ne serait pas d'une grande aide.

Moi : Tu dis n'importe quoi. Tu vaux plus que tu ne le penses. J'aurais vendu tout l'or du monde pour te rencontrer.

 

Il sourit, toutes dents dehors. Je lui renvoyai la pareille. J'adorais ce sourire. J'imaginais alors que je pourrais rester à le regarder des heures et des heures. Je me demandais ce qu'il penserait si je lui attrapai la main. A ce propos, Rob a les plus belles mains que je n'ai jamais vu. « Kristen, arrête ! ». La pensée fut tellement bruyante que je me demandai si Rob venait de me faire cette réflexion. Lorsque je repris mes esprits, je remarquai que Rob scrutait mon visage. Son expression me désarçonna. Mes paupières papillonnèrent.

 

Rob : Tu as l'air d'être... étonnée.

 

 Ce n'était pas le mot approprié.

 

Moi : Distraite et éblouie seraient plus justes.

 

Je me rendis compte que j'avais pensé à voix haute et baissait les yeux, embarrassée. J'espérai ne pas rougir. Rob pouffa ce qui me laissa supposer qu'effectivement, je rougissais.

 

Rob : Pourquoi ça ? Je te distrais ?!

Moi : Euh... je dirais plutôt à cause de la lumière.

 

Je mentais terriblement mal cette fois. Rob sourit, prit sa boisson puis se leva, pas dupe. Comment fallait-il que je fasse pour être plus discrète ? Je devais absolument éviter de lui dévoiler toutes mes pensées ou ne serait-ce que le laisser les deviner. J'expirai bruyamment en pensant qu'il s'était éloigné. Avais-je retenu me respiration durant tout ce temps ?! A ma grande surprise, Rob revint deux secondes plus tard et me fit un baiser sur la joue. J'en restai coïte. Il ne devait pas se comporter ainsi. C'était malsain d'autant plus pour lui que pour moi, pensai-je. Je souris malgré tout. Je l'adorais dans le moindre de ses gestes, qu'ils soient risqués ou non.

 

(…)

 

PDV Robert :

 

Lune-2.jpg

 

Il ne fallait pas être aussi stupide pour deviner que Kristen parlait d'elle-même dans cette histoire. Je ne voulais absolument pas qu'elle ait ce stupide choix à faire : lui ou moi ? La question ne se posait même pas. Elle ne devait pas se poser. Je m'assis avec les autres, indécis. Kellan et Jackson me lancèrent un regard inquiet. Nikki était occupée à discuter avec Taylor et Ashley tandis que Peter, Eliot et Billy Burke parlaient photos.

 

Je tentais d'être discret et de rester à l'écart. Ce n'était pas pour les éviter mais pour réfléchir. Comment devais-je m'y prendre avec Kristen ? Je n'avais pas la moindre idée de comment lui faire comprendre que notre relation était impossible, du moins tant qu'elle était mineure et surtout, qu'elle ait un copain. Ça ne se produirait probablement pas. J'avais presque tout essayé mais rien y faisait. Je l'avais évitée, tenté une relation amicale mais rien de tout cela n'avait fonctionné. Il fallait que je trouve un moyen de lui faire comprendre, mais lequel ? A force de réfléchir, les conversations autour de moi se transformaient en brouhaha. Une véritable cacophonie de multiples sons inaudibles et bruyants en même temps. Il fallait que je me concentre, que je sorte. Je quittai la table pour aller prendre l'air. Je sortais une minute pour fumer.

 

Arrivé dehors, j'allais allumer ma cigarette mais me ravisai. Quelque chose attira mon attention. Une étoile. Plus brillante que les autres. Je me focalisai dessus pour réfléchir. La lune se trouvait juste à côté d'elle, en croissant. Le soleil me manquait. Il était vrai que sur le tournage, nous l'avions rarement accueilli contrairement à la lune, visible chaque nuit. Je l'avais trop vue à mon goût. Chaque soir, elle traversait la fenêtre de ma chambre pour éclairer la pièce. C'était dans ces moments que je pensais à Kristen. Triste, noire et morne, la nuit ne laissait que des rêves inachevés. Des pensées incomplètes telles des souvenirs sans importance que la mémoire efface au gré du temps. Je baissais les yeux quittant cette lumière sombre dans le ciel que seules les étoiles illuminaient. Pourquoi fallait-il que notre relation soit si compliquée ? Pourquoi avait-il fallu que je m'amourache de cette fille ? Le regrettais-je vraiment comme chaque rêve que la mémoire me faisait oublier ? Ces rêves si envoutants, si passionnés. La nuit n'était là que pour me faire subir son absence, le supplice d'un amour que je soupçonnais désormais comme réciproque. Que pouvais-je contre cela ? Rien. Je ne pouvais qu'attendre sans agir. Ne surtout pas agir. Il avait cependant une chose dont j'étais certains : jamais je ne regrettais la moindre seconde passée auprès de Kristen, jamais.

 

(…)

 

Je rentrai de nouveau dans le restaurant pour m'apercevoir que Kristen discutait avec le barman et vu la tête de celui-ci, Kristen ne devait pas lui avoir demandé quelque chose de gentil. Est-ce que ce type avait essayé de la draguer ? Une soudaine jalousie parcourut mon corps entier. Je me rapprochai discrètement pour écouter leur conversation. « Rob, tu pousses le bouchon, là ! » me reprochait ma conscience. « Tais-toi ! Je m'inquiète juste pour elle. » rétorquai-je. « Non. Tu veux défendre ta damoiselle en détresse, si c'est ce qu'elle est... ». Je ne me répondis pas et m'approchait à une distance telle que je pouvais entendre ce que je souhaitais.

 

Kristen (calmement) : Écoute, Eric. Tu as l'air d'un garçon très sympathique et je suis sûre que tu ne me veux aucun mal...

 

« Tu vois ! »... Chut !

 

Kristen : ...mais je suis prise.

 

Le barman baissa les yeux, déçu. Je me retenais de rire. Apparemment, Kristen n'était pas d'humeur à se laisser séduire aujourd'hui.

 

Eric : Je suppose que tu es avec le mec un peu châtain-roux que j'ai vu tout à l'heure.

 

Mon accès d'hilarité s'évapora. Je retins un hoquet. Il parlait de moi !

 

Kristen : Euh... non. Lui, c'est juste un ami.

 

Il y avait quelque chose d'étrange dans sa façon d'avoir dit cela.

 

Eric : Tu voudrais que ce soit plus, n'est-ce pas ?

Kristen (haussant le ton) : Ça ne te regarde pas !

Eric : Désolé. C'est juste que tu avais l'air...

Kristen (le coupant froidement) : N'insiste pas.

 

Le barman lâcha prise. Pourquoi Kristen avait-elle réagit comme ça lorsque le barman lui avait parlé de moi ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Peu importe. Je devais arrêter de me poser ces questions qui n'obtiendraient pas de réponses. En attendant, ce petit événement m'avait donné une idée. Je m'avançai vers Kristen.

 

Moi (moqueur) : Et bien ! Je n'aurais pas voulu être à sa place.

 

(…)

PDV Kristen :

 

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Je fus surprise de voir que Rob était dans mon dos.

 

Rob : C'est ce que j'appelle se faire rejeter.

Moi (ironiquement) : Désolée que tu ais dû assister à ça.

Rob : Ce n'est rien. Le pire est pour lui.

 

Je m'esclaffai. Il vint s'assoir près de moi de nouveau. La soirée semblait plutôt calme. Rob et moi restions à discuter un long moment jusqu'à ce qu'il me dise une chose à laquelle je ne m'attendais pas.

 

Rob (sérieux) : Tu sais, je suis content que tu ne m'aies pas rejeté d'un côté.

Moi (sans comprendre) : Comment ça ?

 

Qu'entendait-il par là ? Je ne voyais absolument pas pourquoi il pensait que je ne souhaiterais plus le voir. C'était ridicule et même si ses sentiments n'avaient pas été réciproques, il serait resté mon ami, tout simplement. Malheureusement, les choses ne paraissaient plus aussi simples désormais.

 

Rob : Et bien, disons que je pensais que tu ne voudrais plus me côtoyer après que je t'ai avouée mes sentiments. Je suis heureux d'être ton ami et d'être uniquement ça. Je pense que c'est aussi bien pour toi que pour moi. Je tenais à ce que tu le saches.

 

Sur ce, j'allais répliquer mais il se leva et s'éloigna.

 

Il avait tord. Être mon ami n'était pas ce qui lui convenait le mieux, du moins je l'espérais car cela ne me convenait pas non plus. Je voulais plus. Je désirais qu'il m'aime, et qu'il me le prouve. J'en rêvais. Je souhaitais pouvoir m'éveiller le matin et m'apercevoir qu'il était près de moi, qu'il m'embrasse chaque jour. En somme, je voulais que mes visions deviennent réalité.

 

Je me rendis soudain compte de mon égoïsme. C'était moi qui avais décidé que nous restions juste des amis, non ?... et Mike, mon petit-ami. Je l'oubliais !? Serais-je capable de faire un choix ? Je ne m'étais jamais mis en tête que je devais choisir. Non. Je n'avais aucun choix à faire. Je n'en avais pas le droit. Pour eux deux, pour les deux sujets de mon amour introverti. C'était ce que j'étais et je me faisais honte.

 

Ni moi, ni personne ne pouvait se rendre de mon égocentrisme. Rob faisait tous les efforts du monde pour rester seulement mon ami et moi, pour quelques rêves irréels, je me mettais à voir rouge ! Je désirais plus. Quel souhait stupide ! Je ne voulais pas perdre Rob. Il est mon ami. Je l'aime comme il est. Pourquoi risquer notre amitié par pur égoïsme. Ridicule. Il fallait que j'arrête de me comporter de la sorte.

 

Au lieu de broyer du noir et de me sentir coupable pour rien, je décidai de rejoindre les autres tout en évitant de croiser Eric. Interdiction de me draguer de la soirée, je n'en valais pas la peine.

 

Publié dans fics TWILIGHT

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E
<br /> <br /> Nathy! J'espère que tu vas bien, parfois je passe ici de temps en temps<br /> <br /> <br /> je ne suis pas une grande fan de twilight en sois (fin pas des films) mais j'aime bien ton histoire.<br /> <br /> <br /> Je te fais tout plein de gros bisous
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T
<br /> <br /> Coucou Eugénite
M
<br /> <br /> J'aime bien ce chapitre même si mon préférer reste celui ou il lui avoue ses sentiments! En tout cas je reviens le 1 juillet et j'èspère y trouver du neuf ^^ <br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> bien ce chapitre<br /> <br /> <br /> j'ai hate de lire la suite<br /> <br /> <br /> <br />
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