Chapitre 6 : Comme avant

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            Je sortais de la douche, toute fringante. Je nageai en plein rêve. Ma soirée s’était révélée positive dans le sens où j’avais obtenu ce que je désirais : la vérité, la plus belle qui soit, la sienne. Ses mots restaient gravés dans ma tête, jamais je n’aurais cru qu’il me ferait une déclaration comme celle-ci. D’ailleurs, je ne savais plus quoi penser… est-ce qu’il pense que j’ai les mêmes sentiments pour lui ? Une minute, est-ce que j’éprouve les mêmes sentiments à son égard ? Je ne m’étais même pas posée la question ! Je me rendais finalement compte que oui sinon pourquoi aurais-je réagi comme je l’ai fait ? Rien que le fait que je me pose cette question signifiait que je doutais de mes sentiments.

 

J’allumais la lumière de ma chambre en entrant et remarquai mon téléphone posé sur la table de nuit… « Appelle-moi ! Appelle-moi ! Appelle-moi ! »… Ce souhait résonnait comme un écho dans mon esprit. Il y prenait toute la place. Je m’adossai au mur, je voulais qu’il me téléphone, je voulais lui dire à quel point il avait eu raison sur moi…

 

Flashback :

 

            C’était dans la première semaine de tournage, sur le plateau du studio de danse à l’heure d’une pause.

 

Rob : Tu sais, je n’aurais jamais doutée que tu prendrais ton rôle autant à cœur mais de là à te jeter  délibérément contre le pilier !

 

Je tenais un pack de glaçons sur mon crâne…

 

Moi : Je voulais que la prise soit vraiment réaliste !

Rob : Ce n’est pas du réalisme, c’est de la folie !

Moi : De toute façon, je suis très fière de l’avoir fait…

Rob (en riant) : Tu es vraiment têtue !

 

Je me levai pour aller prendre l’air, Rob me suivit.

Moi : Je n’ai pas besoin de toi pour respirer.

Rob : Non, c’est au cas où tu tomberais que je te suis.

Moi : Pfff…

 

J’allais descendre les escaliers quand, arrivée à la troisième marche, je trébuchais. Comme par hasard…

 

Rob (me rattrapant) : Attention ! Tu vois… Finalement, je fais bien d’être là, non ?

Moi : J’ai trébuché, rien de grave !

 

Je passe l’épisode où il se moque de moi. Une fois dehors, Rob et moi discutâmes pendant un petit moment pour en arriver à un sujet primordial : les sentiments amoureux…

 

Rob : Je peux te poser une question ? Comment as-tu su que tu aimais Michael ?

Moi : Ben… Rien de spécial, on était sur le plateau de tournage, on a sympathisé et on a… flirté.

Rob : Non, ma question c’était quand as-tu su que tu étais amoureuse ?

Moi : Ben… je n’en sais rien. C’est venu tout seul. Puis, il me regardait avec un petit air mignon alors je me suis dit qu’il avait un faible pour moi…

 

Rob avait ce petit sourire en coin moqueur et il marqua un petit temps de réflexion.

 

Rob : Tu sais quel est ton problème ? Tu ne sais pas ce que tu ressens.

Moi : Quoi ?! Bien sûr que si ! Il est amoureux de moi et...

Rob : C’est ça que je te dis, tu sais ce que les autres ressentent mais pas toi.

Moi : Mais si, par exemple, Nikki est mon amie et toi aussi, je vous considère comme tels !

Rob : T’es-tu déjà posé la question de la réciprocité des sentiments. Il faut être deux pour former une relation.

Moi : Pour moi c’est évident ! À partir du moment où on m’aime, ben j’aime aussi logiquement !

Rob : Justement, tu n’aimes que si on te dit qu’on t’aime. Tu ne décide pas de tes sentiments toute seule, tu ne choisis pas de dire que tu l’aimes à quelqu’un, donc tu ne sais pas ce que tu ressens.

 

Fin du flashback.

 

            Il avait eu raison sur toute la ligne. Je ne décidai pas de dire à quelqu’un « Je t’aime ». Je ne le disais qu’à partir du moment où on me l’avouait. Mais le pensais-je vraiment ? Est-ce que je l’aimais vraiment ? Ou alors, étais-ce juste parce qu’il m’avait avoué ce qu’il ressentait que je lui répondais par réflexe ? Plongée, dans mes réflexions je sursautai lorsque j’entendis sonner mon portable. L’euphorie m’envahit. « C’est lui ! C’est lui ! C’est lui ! ». Je me jetai sur ma table de nuit et répondit avec un large sourire.

 

Moi (hystérique) : Allô !

? : Salut Kris !

 

Ce n’était pas Rob. D’ailleurs, je fus déstabilisée lorsque je reconnus cette voix.

 

Moi (après un temps) : Salut Michael…

Michael : Comment ça va ? Tu sais je me suis dit que vu que tu n’aurais pas le temps de m’appeler et ben…

Moi (le coupant) : …je te rassure tout de suite : ici, tout va très bien. Tout le monde est génial, ils sont super sympa !

 

Ma voix sonnait fausse. De plus, je savais que quand il me disait cela, il me reprochait de ne jamais l’appeler. Alors, je faisais court en lui expliquant vite fait l’ambiance, mes heures habituelles etc.

 

Michael : Je suis désolé si je m’inquiète mais je veux juste m’assurer que tu ailles bien. Je m’ennuis sans toi…

 

Tout à coup, un élan de culpabilité me submergea. J’avais l’impression qu’on me frappait d’un coup de couteau en plein cœur. Je détestai qu’il me dise cela. Je ne savais jamais quoi lui répondre car de mon côté j’étais loin de m’ennuyer…

 

Michael : Tu me manques.

 

Et voilà que mon cœur se resserrait davantage. Je n’allais pas tenir longtemps s’il continuait comme ça…

 

Moi (hésitante) : Tu me manques aussi… Oh fait, quoi de neuf de ton côté ?

 

Je changeai de conversation histoire de me laisser respirer.

 

Michael : Ben, rien de particulier. Ce soir, c’est soirée entre potes et dans une semaine je pars en tournage.

Moi : Oh ! Quel film ?

Michael : Rien de connu, je ne me rappelle même pas du titre mais j’adore mon rôle. Je sais que c’est dans le genre film fantastique mais après…

Moi : Tu pourrais quand même t’informer !

Michael : C’est un petit rôle.

Moi : Oui mais quand même…

 

Je connaissais assez bien Michael pour savoir que les premiers rôles n’étaient pas souvent pour lui. Il n’aimait pas tellement être en tête d’affiche… même s’il l’a déjà été. Il ne s’investit pas autant que moi. Il me dit tout le temps que je suis maniaque. Je lui réponds toujours que je m’applique dans ce que je fais. Les mots qui me qualifieraient le plus seraient « modérément perfectionniste ». Pardonnez-moi le terme…

 

Michael : Bon je te laisse. Angela est là.

Moi : Angela ?!

Michael : Oui, tu sais l’amie de Phoebe.

Moi : Oh ! Passe-lui le bonjour !

Michael : Ok. Je t’aime.

 

Ma respiration s’arrêta et je me figeai. La culpabilité me rongeait de l’intérieur désormais.

 

Moi (sans sourire) : Oui. Moi aussi.

 

Je le laissai raccrocher. J’avais un poing au cœur plus gros que jamais. Ma conscience me jugeait coupable. Ce mot se répétait sans cesse dans ma tête. Pire encore, elle m’accusait de « presque-trahison ». C’était malheureusement vrai. J’avouais ma faute. Le mot « fidélité » figurait d’habitude dans ma première règle de conduite. Elle était descendue bien bas. Je jetai un œil sur mon portable, posé sur le lit près de moi. Je me sentais tellement mal que j’aurais pu demander à n’importe qui de m’infliger la sentence que je méritais. Maintenant, il fallait se rendre à l’évidence et pour me rattraper, il ne restait qu’une seule chose à faire : appeler Rob pour lui expliquer que notre relation serait impossible. Trop difficile. Je m’étendais en forme de croix sur le lit. C’était tout ce que je méritais ; une crucifixion en pleine poitrine. Mon téléphone vibra soudain. Cette fois, je pris la peine de regarder qui était mon interlocuteur. Rob. Mon cœur se serra. Une tristesse sans larmes me submergea. La douleur devint encore plus forte.

 

Moi : Allô.

Rob : Kris ?!

Moi : Oui.

Rob (hésitant) : Je t’appelle pour te… pour discuter.

 

Mon dieu, qu’allait-il me demander ? Et moi qui devais lui annoncer quelque chose d’horrible…

 

Moi : Euh… Rob, écoute… Je crois qu’…

Rob (me coupant) : …il vaudrait mieux qu’on reste amis.

 

Je fus surprise de comprendre qu’il pensait la même chose que moi. J’en restai muette.

 

Rob : Kris ?!

Moi (après un temps) : Ok.

Rob : Quoi ok ?

Moi : Ben, je suis d’accord pour qu’on reste amis. En fait, pour être franche, je ne pense pas que ce qu’on a fait était une bonne idée…

Rob : Je suis désolé. Je n’aurais jamais dû te dévoiler mes sentiments.

Moi : Non ! Je suis heureuse de savoir. Je pense que tout ira mieux maintenant.

Rob : Ah oui !? Pour toi ou pour moi ?

Moi : N’en parlons plus. Maintenant, nous sommes amis et c’est très bien comme ça, non ?

Rob : Ouais. Veux-tu que je vienne te chercher demain matin ?

Moi (enthousiaste) : D’accord… Au fait Rob, merci.

Rob : De rien.

 

Il n’avait pas besoin de traduction pour savoir pourquoi je le remerciais. Il était normal de remercier un ami qui vous avoue un secret interdit. Après qu’il ait raccroché, je me couchais. J’étais heureuse de savoir que le fait que nous restions amis ne lui posait pas de problème.

 

Il se passa quelque chose d’étrange cette nuit là. Je rêvais que je me voyais vêtue d’une longue robe blanche et légère, assise sous un magnolia décoré de fleurs blanches tintées de rose pâle dans une clairière flamboyante. Le ciel était coloré d’un bleu sans nuage. Un paysage merveilleux. Ce qui m’intrigua, c’était la façon dont j’étais assise sous cet arbre. La tête dans le creux que mes bras entourant mes genoux formaient. Quelque chose gâchait ce magnifique paysage : je me sentais presque malheureuse. Je m’aperçus que je pleurais.

 

(…)

Publié dans fics TWILIGHT

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